D'autres éducatrices XA

LOUISE D’EPINAY

(LOUISE FLORENCE PETRONILLE TARDIEU D’ESCLAVELLES)

 

illustration les conversations d'Emilie

Elle naît à Valenciennes le 11 mars 1726 et meurt à Paris le 15 avril 1783. Issue de la noblesse, elle passera une partie de sa jeunesse au couvent, avant de se marier, à 19 ans, avec le fermier général Denis Joseph Lalive d’Epinay, union par laquelle elle obtiendra le titre de marquise.

Elle se lie d’amitié dès 1747 avec Jean-Jacques Rousseau. Cette relation finira par une brouille dont l’auteur genevois livrera le récit dans ses Confessions. Or, dans un ouvrage publié à titre posthume, les Contre-Confessions, Louise d’Epinay entendait se prémunir contre les attaques et les révélations que la rumeur disait contenues dans l’ouvrage de Rousseau.

Elle tient un salon littéraire, à Montmorency puis à Paris, où se retrouve l’élite intellectuelle de son siècle et sera en charge, avec Diderot, de la direction de la Correspondance Littéraire en l’absence de son amant, Grimm.

Son œuvre littéraire aborde les questions pédagogiques dès 1756 avec la parution des Lettres à mon fils. Les Conversations d’Emilie, publiées en 1773, sont destinées à sa petite-fille, Emilie de Belzunce, dont elle est chargée de l’éducation.

Crédits illustration :

Louise d‘Épinay, Les conversations d’Émilie. Nouvelle Édition, Tome 1, Paris, Humblot, 1781.

Universitätsbibliothek Augsburg, [02/VI.2.8.185-1, -2]

FELICITE DE GENLIS

(CAROLINE STEPHANIE FELICITE DU CREST DE SAINT-AUBIN)

COMTESSE DE GENLIS

 

Illustration Adèle et Théodore

Elle naît le 21 janvier 1746 à Issy-l’Évêque et meurt le 31 décembre 1830 à Paris. Issue de la noblesse, elle se marie en 1763. Elle est introduite auprès du duc et de la duchesse de Chartres en 1772, par l'entremise de la marquise de Montesson, sa tante.

Dame de compagnie de la duchesse, elle ne tardera pas à se trouver nommée gouverneur des enfants de la famille d'Orléans, au nombre desquels le futur roi Louis-Philippe.

Elle tient un salon de 1789 à 1791 et écrit plus de 80 ouvrages, dont un grand nombre traite des questions d'éducation, mais aussi des fables, des contes et des comédies.

Elle publie, en 1782, Adèle et Théodore, ou Lettres sur l'éducation, roman dans lequel elle tire de son expérience des principes d'éducation destinés aux garçons et aux filles, mais aussi aux princes.Dans le troisième tome du roman, l'héroïne achève son éducation par la lecture des lettres de la marquise de Sévigné.

De cette façon, c'est bien l'importance du lien qui unit la lettre et l'éducation féminine qui se trouve soulignée.

 

 

Crédits illustration :

Mme de Genlis, Adelheid und Theodor oder Briefe über die Erziehung. In drei Theilen aus dem Französischen der Frau Gräfin von Genlis, übersezt von Peter Adolf Winkopp, mit einer Vorrede und berichtigenden und erläuternden Anmerkungen von Herrn Rath Campe. Erster Theil. Gera, Christoph Friedrich Bekmann, 1783.

Universitätsbibliothek Augsburg, [221/GI 3189 A22.783-1]

MADAME DE LA FITE

(MARIE-ELISABETH BOUEE)

 

Couverture Entretiens drames et contes moraux Elle naît autour de 1750 (certaines sources indiquent 1737) et meurt à Londres en 1794. Son époux, J.-Daniel La Fite, est prédicateur à La Haye. Les deux époux collaborent à la Bibliothèque des sciences et des beaux-arts, revue publiée de 1754 à 1778.

Elle fait paraître, dès 1778, les Entretiens, drames et contes moraux. Suivent Eugénie et ses élèves en 1787, et les Réponses à démêler en 1791.

Dans la préface du premier volume des Entretiens, elle écrit : « Quelques-uns des écrits de Mme de Beaumont et les Conversations d'Emilie sont presque les seuls ouvrages français où la morale soit mise à la portée de l'enfance. » Par ces quelques lignes, Madame de La Fite se situe dans lignée de Marie Leprince tout comme dans celle de Félicité de Genlis. On peut considérer ces éducatrices comme d'éminentes représentantes d'un genre pédagogique innovant tant par sa forme que par son contenu.

« La composition du livre de Mme de La Fite montre que la technique du ‘magasin’, encore appelé ‘conversations’ ou ‘veillées’ relève d'une vision encyclopédique de la littérature enfantine. » (Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval, Madame de Genlis et le théâtre d'éducation au XVIIIe siècle, SVEC 350 (1997), p. 330.)